Recherche suisse contre le cancerNotre engagementNous sensibilisons les gens à l’importance de la rechercheEn dialogue avec…En dialogue avec…

« Nous surveillons de près les scientifiques »

Manuela Vonarburg a assuré pendant 28 années que les scientifiques reçoivent à temps l’argent nécessaire à leurs projets de recherche et l’utilisent correctement. À l’heure de prendre sa retraite, elle passe en revue le temps passé à la division Promotion de la recherche.

Manuela Vonarburg

Manuela Vonarburg, dans votre travail, vous êtes, entre autres, responsable des finances dans le domaine de la promotion de la recherche. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Toute requête de projet de recherche qui nous est soumise contient non seulement une partie scientifique, mais aussi une partie finances dans laquelle les scientifiques détaillent de combien d’argent ils ont besoin pour réaliser les travaux de recherche prévus. Je contrôle combien d’argent est prévu pour les salaires et combien pour le matériel de consommation et si cela correspond à nos exigences. Au besoin, je rectifie le budget.

En plus du budget demandé, contrôlez-vous également les dépenses réelles ?
Oui. Mais il n’en a pas toujours été ainsi : au début, c’était moins organisé, mais cela s’est très bien mis en place peu à peu. Les scientifiques que nous soutenons se sont entre-temps habitué-e-s à devoir nous soumettre un rapport intermédiaire et final et à y faire état de leurs dépenses. Pour le matériel de consommation, ils doivent joindre les reçus indiquant le prix de ce qui a été acheté. Pour ce qui est des salaires, il y a parfois des coûts que nous ne finançons pas, par exemple la visite d’un congrès et les nuits à l’hôtel. Ils doivent alors créditer au projet ce qui a été facturé mais que nous ne prenons pas en charge, ou rembourser la différence à la fin du projet. Nous surveillons de près les scientifiques et vérifions qu’ils utilisent l’argent comme il a été accordé. Il ne faut pas oublier que cet argent vient de dons et que nous l’employons donc avec le plus grand soin.

Vous travaillez depuis près de 28 ans à la division Promotion de la recherche. Au début, c’était sûrement différent ?
Oh oui, très ! J’ai commencé en 1995 avec un poste à 40 %. J’étais payée à l’heure et j’avais pour tâche de saisir dans la banque de données les publications scientifiques issues des projets. Je tapais encore tout cela à la main. À l’époque, nous n’étions que deux et notre division s’appelait « Secrétariat scientifique ». Tous les mardis après-midi, Walter Weber, oncologue à Bâle, venait à Berne consulter la correspondance. Le nombre de requêtes de recherche a aussi énormément évolué : quand j’ai commencé, nous ne recevions qu’environ 70 requêtes par année, aujourd’hui, il y en a plus du double. Et tandis que notre volume annuel de l’époque d’un peu plus de 5 millions de francs était partagé entre près de 40 projets, nous pouvons aujourd’hui soutenir chaque année plus de 60 projets de recherche par un montant total de plus de 18 millions de francs.

Qu’est-ce qui a changé encore ?
Au début, tout se faisait sur papier. Les chercheuses et chercheurs devaient soumettre leurs requêtes de projets en 15 exemplaires. Nous gardions une copie et distribuions les autres : chaque membre de la Commission scientifique (à l’époque 14 et non 19 comme maintenant) recevait une copie de chaque requête. Ensuite, tout s’est développé progressivement. Depuis 2011, les scientifiques déposent leurs requêtes en ligne. Aujourd’hui, elles sont toutes saisies automatiquement par le système et celui-ci nous soutient aussi dans le processus d’évaluation.

Qu’est-ce qui vous a motivée dans votre travail ?
En fait, les thèmes de santé ne sont pas vraiment ma tasse de thé, j’aime plutôt les chiffres. Avant de commencer à travailler ici, je ne savais pas grand-chose sur le cancer. Mais ce sujet m’a captivée. Autrefois, le cancer était plus ou moins un sujet tabou. Quand quelqu’un recevait ce diagnostic, c’était une catastrophe car c’était quasiment considéré comme une condamnation à mort. Aujourd’hui, on en parle plus et les chances de survie sont bien meilleures. La médecine a énormément progressé pendant cette période. Ces progrès m’ont montré que les scientifiques que nous soutenons font quelque chose de bien. Cela m’a aussi motivée dans mon travail : en soutenant les chercheuses et chercheurs au niveau administratif et en déclenchant les tranches de paiement une fois par mois, j’ai moi aussi apporté à l’arrière-plan une petite contribution à l’amélioration considérable des traitements du cancer dont nous bénéficions aujourd’hui.

Elle tenait les fils à l’arrière-plan

Manuela Vonarburg a rejoint en 1995 la Ligue suisse contre le cancer et la fondation Recherche suisse contre le cancer où elle a veillé à l’exactitude des finances et à la bonne utilisation de l’argent des dons. Elle dit : « Un grand merci pour votre soutien ! Votre don permet des progrès dans la lutte contre cette maladie perfide. Placer votre argent dans la recherche est un bon investissement. »