Le docteur Kevin Selby, médecin-chercheur à Unisanté, le Centre universitaire de médecine générale et santé publique à Lausanne, s’intéresse à la mise en oeuvre pratique des programmes de dépistage. « La prévention du cancer peut sembler simple, comme s’il suffisait d’un test », explique-t-il. « En réalité, il faut plusieurs étapes : d’abord définir les facteurs de risque éventuels, puis trouver les personnes tirant le plus grand bénéfice du dépistage, et enfin les motiver pour qu’elles participent régulièrement.
Pour cela, les spécialistes de différentes disciplines doivent coopérer et s’intéresser spécifiquement à ces personnes. » Et il ajoute : « Je trouve cette combinaison fascinante ! »
Scanner à faible dose
Clairement, le but du docteur Selby est de réduire le taux de mortalité par cancer du poumon. Si, dans le cadre de ce programme, les tumeurs pulmonaires sont détectées et enlevées à un stade précoce, cela peut empêcher la maladie de progresser et d’atteindre un stade incurable.
« Nous voulons étudier ce programme scientifiquement et jeter ainsi les bases d’un programme de dépistage du cancer du poumon dans le canton de Vaud et dans d’autres cantons », explique le chercheur.
Pour cela, son équipe entame dans le canton de Vaud un projet pilote de dépistage précoce du cancer du poumon pour les personnes à risque. Les participantes et participants seront examinés par tomodensitométrie (scanner thoracique) à faible dose, actuellement la meilleure méthode de dépistage du cancer du poumon à un stade précoce. Pour le moment, le projet est réservé aux Vaudoises et Vaudois de 50 à 79 ans qui ont fumé au cours des 15 dernières années ou ont arrêté de fumer mais avaient consommé auparavant au moins un paquet de cigarettes par jour pendant plus de 20 ans.
Détecter le cancer précocement grâce au dépistage
Le docteur Selby voit déjà plus loin : « J’espère que l’évaluation scientifique de notre projet pilote nous permettra de montrer comment mettre en place un programme national de dépistage du cancer du poumon aussi efficient et efficace que possible. »
Médecin passionné par la recherche sur les services de santé, il est en effet convaincu que « de tels programmes peuvent atteindre précisément les personnes à haut risque de cancer du poumon et de décès par ce cancer ».
Numéro de projet : KFS-5731-02-2023