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Limiter le métabolisme énergétique des cellules cancéreuses

Les cellules disposant d’un noyau cellulaire sont équipées de leurs propres centrales énergétiques, les mitochondries. À l’aide de substances actives qui inhibent la pénétration de carburant dans les mitochondries, des scientifiques ont réussi à freiner la production d’énergie des cellules cancéreuses. Cela pourrait aussi réduire leur capacité à fabriquer des métastases.

Les cellules cancéreuses se distinguent des cellules saines entre autres par le fait qu’elles croissent et se divisent plus rapidement. Pour cela, elles ont besoin d’un métabolisme intensif qui leur fournit une quantité d’énergie suffisante. Ce sont en premier lieu les mitochondries qui s’en chargent. Les mitochondries sont issues de bactéries qui ont été incorporées par d’autres cellules il y a plusieurs millions d’années. Depuis, elles se sont développées pour devenir des éléments de la cellule hautement spécialisés, dans lesquels a lieu la respiration cellulaire.

Pour remplir leur fonction de centrales énergétiques miniatures de la cellule, les mitochondries ont besoin de carburant qu’elles absorbent sous forme de pyruvate, un produit de la dégradation du glucose ou de l’acide lactique. Les pyruvates jouent un rôle essentiel dans le métabolisme cellulaire, c’est pourquoi Jean-Claude Martinou et son équipe de l’Université de Genève s’y intéressent depuis des années.

Dans leur projet soutenu par la fondation Recherche suisse contre le cancer, les scientifiques ont étudié comment les cellules cancéreuses réagissent si on inhibe leur production d’énergie. Dans des expériences sur des cellules de cancer du sein humain, ils ont désactivé le gène dont le produit est responsable de la pénétration de pyruvate dans les mitochondries, d’où son nom un peu lourd de « transporteur mitochondrial de pyruvate » (Mitochondrial Pyruvate Carrier, MPC).

Effectivement, les chercheuses et chercheurs ont réussi à freiner ainsi la migration des cellules cancéreuses. « Conformément à ces résultats, les cellules ont aussi réduit leur mobilité suite à un traitement par des inhibiteurs du MPC », note Jean-Claude Martinou dans le rapport final sur son projet. Les chercheurs s’expliquent leurs résultats par le fait que les cellules cancéreuses ont visiblement besoin de beaucoup d’énergie pour se détacher de l’agrégat cellulaire d’une tumeur pour migrer et aller former des métastases dans une autre partie du corps. « Il se peut que ces inhibiteurs conviennent pour la prévention des métastases, mais d’autres travaux de recherche sont nécessaires », écrit le chercheur.

Numéro de projet : KFS-4434-02-2018