Approfondir les relations
Les chercheuses argumentent que l’absence de résultats statistiquement significatifs est due à au moins deux causes : premièrement, toutes les personnes qui ont participé avaient déjà une bonne estime d’elles-mêmes au début de l’étude, laissant peu de marge pour une amélioration. « Les personnes ayant une moins bonne estime d’elles-mêmes avaient peut-être moins envie de participer à notre étude », pense Gora Da Rocha. Et deuxièmement, « notre projet de recherche psychosociale a malheureusement beaucoup souffert du COVID-19 », explique Sophie Pautex. En 2019, l’étude avait bien commencé, mais il a fallu l’interrompre pendant plusieurs mois au printemps 2020 pendant le confinement.
La surcharge du personnel soignant due à la pandémie a aussi contribué à rendre plus difficile la poursuite de l’étude, de sorte que finalement, 71 patientes et patients seulement ont pu y participer au lieu des 102 prévu-e-s. Cependant, les chercheuses trouvent encourageant que leur étude ait apporté un autre résultat positif : les infirmières, qui avaient suivi une formation spécifique pour l’étude, ont déclaré que leurs relations avec les personnes soignées s’étaient approfondies grâce à l’approche « Revie + ».
Permettre des projets au plus près de la vie réelle
Le fait que les infirmières formées se soient qualifiées elles-mêmes de « Reviettes » montre à quel point elles se sont investies dans cette étude, écrivent Gora Da Rocha et Sophie Pautex dans le rapport final de leur projet. À présent, les deux chercheuses souhaitent intégrer cette approche dans les soins palliatifs quotidiens des Hôpitaux universitaires de Genève. « Pour cela, nous coopérons étroitement avec le service d’oncologie », dit Sophie Pautex.
Toutes deux soulignent combien elles sont reconnaissantes du soutien des donatrices et donateurs. Le financement de projets de recherche comme le leur ne va pas de soi, disent-elles. Sophie Pautex pense qu’il faut pour cela des organisations comme la Ligue suisse contre le cancer et la Recherche suisse contre le cancer qui encouragent un large éventail de projets. Mais selon elle, élargir la recherche sur le cancer vaut la peine : « Il ne s’agit pas seulement de tester l’effet de nouveaux médicaments, mais aussi de permettre des projets qui examinent des interventions complexes et sont au plus près de la vie réelle ».
Numéro de projet : KFS-4390-02-2018